La Syndicaliste

Présenté en compétition au Festival de Venise en 2022, La Syndicaliste est adapté du récit éponyme, par la journaliste Caroline Michel-Aguirre, cheffe du service investigation de L'Obs, de ce que l'on a appelé l'"affaire Maureen Kearney". Syndicaliste très impliquée dans les décisions stratégiques du groupe Areva (renommé Orano depuis 2018), leader de la filière nucléaire civile française, elle était très proche de sa PDG, Anne Lauvergeon, jusqu'à ce que celle-ci soit remplacée en 2012 par Luc Oursel. Informée par un salarié d'EDF d'un projet de négociations secrètes entre la nouvelle direction d'Areva, EDF et l'opérateur nucléaire chinois CGNPC, elle perçoit le danger de ce rapprochement pour les salariés de son entreprise et s'oppose frontalement à Luc Oursel, qui ne voit en elle qu'une "emmerdeuse" à tendance paranoïaque. Alertant également le pouvoir exécutif sur le risque qu'un tel accord pourrait représenter pour les intérêts énergétiques de la France, elle parvient à obtenir un entretien à l'Élysée avec François Hollande, fraîchement élu Président de la République. Le matin du 17 décembre 2012, date du rendez-vous, elle est retrouvée chez elle, ligotée sur une chaise, le ventre scarifié, les yeux bandés, après avoir été violé à l'aide d'un manche à balai. Malheureusement pour elle, les enquêteurs vont vite nourrir des soupçons sur la véracité de son récit...

Cette histoire vraie, mais pourtant à peine croyable, est portée par un magnifique casting : Isabelle Huppert, dans le rôle de Maureen Kearney (dont elle ne connaissait d'ailleurs pas l'histoire avant qu'on ne lui propose le film), Grégory Gadebois dans celui de son compagnon, Marina Foïs en Anne Lauvergeon et Yvan Attal en Luc Oursel, mais aussi Pierre Deladonchamp en adjudant-chef de gendarmerie ou François-Xavier Demaison en syndicaliste, épaulés par de remarquables seconds rôles (Alexandra Maria Lara, Mara Taquin, Gilles Cohen, Christian Hecq, Andréa Bescond...).